Publié le 19 septembre 2022 | Mis à jour le 19 septembre 2022

Entre politique et philosophie : l’édition des philosophes « classiques » en France au XIXe siècle

Astérion, n°26/2022

Publication: 2022

Nous travaillons chaque jour, pour la plupart d’entre nous, à lire des textes de philosophes du passé. Pourtant, parce qu’il est constamment sous nos yeux, nous nous focalisons rarement sur le médium éditorial qui permet cette lecture. Or, loin d’avoir ce statut de « degré zéro de la réception », inoffensif et impartial, qu’on a parfois voulu lui attribuer, le travail d’édition philosophique semble de part en part traversé d’enjeux tant politiques que philosophiques. C’est particulièrement le cas au XIXe siècle, au moment où se développe en France, sous l’égide de Victor Cousin, l’histoire de la philosophie comme discipline autonome. Éditer un texte est alors à la fois un moyen de réactiver des traditions légitimant sa propre philosophie, de se constituer des ancêtres ou des ennemis. Mais les éditions sont aussi un lieu privilégié pour développer sa propre philosophie, dans les notes et les préfaces, sous l’autorité illustre des classiques que l’on édite. Enfin, certains philosophes explicitent qu’un tel travail est en lui-même philosophique, dans la mesure où éditer est un acte dont on peut attendre des bénéfices philosophiques. Les six études de ce dossier rendent compte de la diversité des usages et des mérites philosophiques des éditions de philosophes au XIXe siècle en France, en se focalisant sur six « classiques » : Montesquieu, Pascal, Buffier, Spinoza, Reid et Leibniz.

Présentation sur le site

  • Éditeur
    Revue Astérion. Philosophie, histoire des idées, pensée politique
  • Auteur(s)
    Sous la direction de Félix Barancy