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Femmes et catholicisme en Europe (1960-1970)

Présentation du projet

Le “moment 68” constitue un temps de grand bouleversement social et culturel dans les sociétés occidentales. Les communautés religieuses n’ont pas échappé à ce séisme sociétal, et tout particulièrement la catholicité européenne. Parmi les secousses qui ébranlent l’Église catholique durant ces premières “années conciliaires”, se distingue une révolution plus invisible que silencieuse, celle que les femmes catholiques ont imposé à l’institution ecclésiale. Cette “armée de réserve”, composée de pratiquantes et de militantes, avait jusque-là érigé un “catholicisme au féminin”. Or, l’aggiornamento conciliaire ne les concerne guère. Leurs paroles sont tues, leurs présences silencieuses tout au plus tolérées. C’est alors ignorer la lame de fond qui bouleverse les mondes sociaux et culturels de plusieurs générations de femmes européennes des années 1960. Celles de confession catholique sont particulièrement ébranlées. Leurs pratiques fournissent une explication majeure à la “rupture de la pente religieuse de 1965” et la réception d’Humanæ Vitæ (1968) engendre autant de révoltes que d’incompréhensions. Ce “coup de grâce” libère alors une parole et des comportements pour la décennie suivante qui étaient néanmoins déjà perceptibles auparavant.

L’impact de ce “moment 68” n’a guère été étudié pour ce qui concerne les femmes catholiques européennes, tant dans leurs comportements que leurs rapports à l’institution ecclésiale. Au vu de l’ampleur des possibles perspectives de recherche, cinq angles d’approche thématique seront privilégiés : fécondité et sexualité ; paroles et journaux intimes ; congrégations religieuses ; femmes et mouvements ; féminisme et catholicisme.

Ce projet est cofinancé par l'appel à projet blanc 2018-2019 du LabEx COMOD, et s'incrit dans l'axe II de recherche thématique : l'État et les religions