Publié le 19 octobre 2018 | Mis à jour le 19 octobre 2018

Pierre Bayle et le politique

La pensée politique de Pierre Bayle a rarement fait l’objet d’une étude approfondie. Sans doute parce que les spécialistes de la philosophie politique sont gênés par son adhésion sans faille au principe du pouvoir absolu, par son refus de toute velléité d’examen de la justice des lois et par sa fidélité sans faille à la France : de la part d’un huguenot réfugié aux Provinces-Unies, au moment-même où Guillaume d’Orange semblait incarner la résistance protestante à la volonté hégémonique de Louis XIV, une telle fidélité paraît faire fi des souffrances des réformés persécutés et aller contre le courant de l’histoire internationale. De plus, comment concilier ce principe du pouvoir absolu du souverain avec la philosophie baylienne de la tolérance religieuse ? Il paraît enlever d’un côté par le pouvoir absolu ce qu’il avait accordé de l’autre côté sous forme de droits de la conscience errante. Les questions
posées par cette déconstruction philosophique des fondements de la souveraineté politique, élaborée dans une conjoncture historique complexe, méritaient certainement d’être posées de nouveau, à la fois dans la perspective de la cohérence propre de la philosophie de Bayle, dans celle de l’héritage (Machiavel, Naudé, Hobbes, Pascal, Spinoza) et de la réception (Locke, Leibniz, Montesquieu, l’Encyclopédie, Gottsched, Wolff et les Lumières allemandes).

Date de publication : 29/10/2014

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  • Éditeur
    Honoré Champion
  • Auteur(s)
    Textes réunis par Xavier Daverat et antony McKenna. Avec la collaboration de Philippe Fréchet