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Séminaire : "Actualité de René Thom"_12/04/2019

Le 12 avril 2019

15:00-17:00
888C – Bâtiment des Grands Moulins de Paris, 8e étage (à droite en sortant de l’ascenseur)
Université Paris Diderot, 16 Rue Marguerite Duras, 75013 Paris, France

 

Séminaire International

ACTUALITÉ DE RENÉ THOM à Paris et online:

SÉMIOTIQUE, COGNITION & ARCHITECTURE


TABLE RONDE 4 :

Patrice Ceccarini (TPCAU à l'ENSA-PVS)

Per Aage Brandt (Université de Case | USA)


PLUS D'INFORMATIONS ET INSCRIPTION

 

 

Patrice Ceccarini

Les affordances architecturales comme opérateurs morphogénétiques des écoumènes. Une modélisation

Dans le Livre I du De architectura, fidèle à la pensée de Lucrèce, Vitruve donne les premières formulations théoriques et épistémologiques connues de la discipline architecturale; il énonce les fonctions majeures de la ratio canonique –firmitas, utilitas, venustas–, accompagnées d’autres notions. L’examen critique du texte permet de se rendre compte que les traductions de ce corpus aux XIXe et XXe siècles ont été largement interprétées en termes rationalistes et fonctionnalistes, éludant une très grande part de son contenu théorique originel. Si l’on regarde de plus près, on y décèle des caractéristiques organiques et génétiques dont l’indice est l’adéquation des usages et des structures géométriques aux environnements naturels et phénoménaux ambiants, accordant à la notion de proportion, une fonction prééminente. Ce principe d’adéquation entre habitants (animaux) et milieux (environnement) se retrouve aussi dans le domaine contemporain de la psychologie environnementale avec la théorie des affordances de J.J. Gibson dont la définition est donnée dans le livre The Ecological Approach to Visual Perception (1979). On y devine des liens étroits avec la théorie vitruvienne et c’est précisément à partir de la conjonction de ces deux textes qu’une théorie génétique des affordances architecturales est envisagée dont la finalité est de modéliser l’émergence des lieux habités par l’adéquation entre milieux environnementaux et humains. Mais cette théorie morphogénétique des territoires habités (humains-animaux) devant expliquer et modéliser le processus d’émergence des organisations urbaines et architecturales, possède aussi la caractéristique d’être étroitement liée à la théorie sémiophysique de R. Thom: les affordances architecturales pour être efficientes, doivent être modélisables sous la forme d’une (quasi)-topologie des lieux à partir d’un processus de saillances/prégnances analogue à celui de la prédation. Les affordances entendues comme « invites » recèlent des bassins de potentiels dans un paysage épigénétique où se jouent des changements d’états et de formes en fonction de points de catastrophes (épicentres) : selon les dynamiques en jeu, celles-ci attirent ou refoulent d’autres champs de potentiels, et selon leurs affinités, s’auto-saisissent (champs attracteurs), tout comme, à l’inverse, elles peuvent se repousser (champs répulseurs). Les processus de la morphogenèse architecturale pourraient donc être modélisés en termes sémiophysiques lesquels garantissent une possible implémentation informatique donnant lieu à de nouvelles méthodologies de la conception architecturale et urbaine. Celles-ci ouvrent vers une approche thérapeutique et soignante avec une visée ré-équilibrante des écoumènes humains : l’analyse des territoires porterait à des diagnostics et des stratégies programmatiques puis morphogénétiques en accord avec les enjeux urgents écologiques et anthropiques d’aujourd’hui.



Per Aage Brandt

Sens, Signes, Sujet — Pour une philosophie et une sémiotique topologiques

La sémiosphère de cette planète constitue matériellement une sociosphère fondéé sur des principes de pouvoir (légalité et sacralité) et articulée en strates écologiques (organique, politique, symbolique) qu'il faut comprendre ensemble pour pouvoir saisir les catégories de sens et de subjectivité. La problématique qui intègre les théories nécessaires du sens, des signes et du sujet peut se déployer en une topologie dynamique qui orientera en même temps une philosophie et une sémiotique fondamentales. Les modes du sens correspondent aux classes de leurs expressions sémiotiques, et on peut même raisonnablement parler d'une sémiotique de l'esprit (a semiotics of the mind), dans laquelle les "représentations" mentales font partie des catégories constitutives : diagrammes épistémiques, images affectives et symboles performatifs. Les modèles sémiotiques classiques méritent dans cette perspective une révision critique, et une mise en rapport avec quelques idées sur le psychisme selon J. Lacan (le symbolique, l'imaginaire, et le réel). Car la sémiosphère est aussi une psychosphère.

Texte 1 de la présentation

Texte 2 de la présentation

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