Activités / CV
"La seule arme qui nous reste : Une théorie philosophique de la résistance autodestructrice"
Des prisonniers se tailladant les tendons d'Achille avec des lames de rasoir, refusant de se laver ou s'affamant ; des réfugiés se cousant les lèvres ougisant au fond de tombes qu’ils ont eux-même creusées ; des militants qui font couler leur propre sang ou qui s'immolent. Des actes comme ceux-ci, délibérément entrepris pour protester l'injustice, relèvent de la résistance autodestructrice : ils impliquent l'auto-infliction de blessures physiques pour s'opposer à un système dominant de normes, de règles, de lois ou de pratiques. Malgré l'omniprésence de ces tactiques, notamment dans les sites carcéraux, la résistance autodestructrice n'a pas retenu l'attention des philosophes. La seule arme qui nous reste entend remédier à cet oubli. Ce projet articule une théorie de la résistance autodestructrice tenant compte de sa nature auto-violente dans des contextes d'impuissance où le corps est, comme l'a écrit le poète et dissident Abdellatif Laâbi, « la seule arme qui nous reste. »
