Modernités russes

Le propos de cette aire du Labex COMOD est de mettre au jour les liens, les interactions et les confrontations entre les représentations politiques, esthétiques, philosophiques qui se sont développées à l’Ouest de l’Europe et celles qui sont apparues en Russie, et ce sur une période allant des Lumières jusqu’à nos jours.

On reconnaît volontiers que les courants d’idées nés en Europe occidentale, en particulier en Allemagne et en France, ont exercé une influence décisive sur la Russie. L’inverse est moins aisément admis. Pourtant, la Russie est en débat chez la plupart des philosophes des Lumières. Au XIXe siècle, plus d’un auteur « va y chercher des arguments », selon la formule de Custine ; l’idée nationale russe entre en dialogue avec celle qui s'est constituée en France ou en Allemagne ; la découverte du « roman russe », c’est-à-dire de Tolstoï et de Dostoïevski, n’a pas seulement un intérêt littéraire, mais aussi philosophique. Enfin, au XXe siècle, l’analyse de la réalité russe est un enjeu majeur du débat politique interne des pays occidentaux. En somme, une histoire des idées qui exclurait la Russie ne saurait être véritablement européenne.
 

En 2016-2018, avec l'appui du centre d'Histoire des systèmes de pensée moderne (CHSPM, EA 451), l’aire a organisé un séminaire de recherche mensuel : "L'Idée russe face aux idées occidentales". Les actes sont en cours de publication aux éditions Ithaque (Paris).

Le séminaire de recherche « L’art à l’Est trente ans après la chute du mur de Berlin », programmé en 2019-2020, a dû être interrompu au regard de la crise sanitaire. Il reprendra à la rentrée 2022.

L’aire « Modernités russes » s’est engagée dans la réalisation d’un ouvrage collectif « Art et identité russe. Regards contemporains sur la peinture russe du XIXe siècle », à paraître en juin 2022.

A partir de septembre 2021, l'aire "Modernités russe" du LabEx, en partenariat avec l'institut national de Connaissance de l'art à Moscou (государственный институт Искусствознания, ГИИ)*, l'institut national d'histoire de l'art (INHA) et le centre André Chastel, met en place un programme de recherche de deux années portant sur le "conceptualisme moscovite", le principal courant de l'art contemporain russe.