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Complexité des formes de la modernité dans le monde méridional: le cas de Naples (1647-1799)

Présentation du projet

L’émergence de la modernité à Naples suit une parabole assez précise avec comme point de départ la « Révolution » de Masaniello en 1647 et comme point d’arrivée l’échec de la Révolution parthénopéenne de 1799.

Ces deux dates correspondent à deux révolutions qui échouent pour des raisons diverses. La révolution de 1647 échoue car elle ne sait pas traduire la colère populaire dans un projet politique cohérent. La seconde révolution, à l’inverse, échoue faute de savoir traduire les théories et le discours abstraits des Jacobins dans les attentes et la langue du peuple de Naples.

Entre ces dates, Naples, qui est alors une des villes les plus peuplées d’Europe, constitue un laboratoire politique manifeste pour discerner la complexité des formes de la modernité qui se développent peu à peu en Europe.

Une des caractéristiques de Naples, qui rend ce cas remarquable, est de constamment lier ces différentes formes de la modernité entre elles et de lui donner une tonalité profondément politique. La situation géographique particulière du territoire napolitain, sa situation de plus en plus marginale par rapport au barycentre politique et social de l’Europe, sa longue tradition scientifique, philosophique et politique, les particularités de sa structure urbaine, de sa population, offrent un effet de combinatoire qui donne une forme particulièrement originale à l’émergence de la modernité dans le monde méridional.

Cette modernité, remarquable pour de nombreux aspects (développement d’un « ceto civile » dans la seconde moitié du Seicento, lutte juridique et politique contre le phénomène du baronnage, développement de la médecine, force des Académies scientifiques, expériences de despotisme éclairé sous le règne de Charles de Bourbon, combat juridique contre l’Inquisition et ses procédures d’exception, etc.), passe également à travers de grandes figures qui manifestent cette richesse du cas napolitain : T. Cornelio, F. D’Andrea, L. Di Capua, L. Porzio, P. Doria, P. Giannone, C. Grimaldi, G.-B. Vico, A. Genovesi, M. Pagano etc. À nouveau, ce qui est remarquable est de voir l’imbrication des champs qui voient se mêler de manière indissoluble philosophes, médecins, juristes, hommes politiques, théologiens, etc...