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École thématique de Néolatin - session 2022

Du 27 juin 2022 au 1 juillet 2022

ENS de Lyon, site Buisson
19 allée de Fontenay
Salle D8-001

6ème session de l'école thématique de Neolatin du Labex COMOD

Cette école thématique CNRS propose une formation intensive en néo-latin à travers l’étude de textes relevant de différentes disciplines (littérature, philosophie, droit, théologie, sciences). On définit comme « néo-latins » les ouvrages rédigés en latin depuis la fin du Moyen-Âge et jusqu’à nos jours mais, dans le cadre de cette école, les périodes visées seront en particulier la Renaissance et l’Âge classique. Si pour le domaine du latin « classique », on dispose au niveau de l’enseignement universitaire de cursus systématiques et, de manière générale, de la possibilité de lire les « grands auteurs » à l’aide d’éditions scientifiques et de traductions récentes, pour le « néo-latin » l’offre de formation est plus restreinte et l’accès aux sources souvent plus difficile, car, bien que les recherches dans ce domaine soient en plein essor, de nombreux écrits de la Renaissance et de l’Âge classique ne bénéficient pas encore d’éditions et traductions modernes. Cette formation s’adresse donc à celles et ceux qui souhaitent s’initier ou améliorer leur compréhension (par la lecture, par la traduction) du latin de ces périodes. Le programme comprend des ateliers de lecture encadrés par des leçons visant à assurer le cadre théorique indispensable à la compréhension des textes choisis, et à répondre, à partir d’exemples précis, à des questions plus générales : comment aborder un texte néo-latin, non seulement d’un point de vue philologique, mais aussi historique, conceptuel ? Quels sont les milieux culturels, intellectuels, scientifiques ou religieux de production de ces textes ? Comment se servir des notions d’histoire du livre et d’ecdotique pour mieux les comprendre ? Quel est leur rapport aux langues vernaculaires ?
  

 

Programme 

Lundi, 27 juin

13h30-13h45 : Accueil des participants 

13h45-14h00 : Mot d’accueil par Pierre-François Moreau (IHRIM-ENS de Lyon)

14h00 – 16h15 : Martine Furno (Université Grenoble-Alpes), L’usage du latin à la Renaissance et à l’âge classique : comment et pourquoi ?Quelles sont les spécificités du latin des xvie-xviie siècles (points grammaticaux, éléments d’histoire du livre, dictionnaires et manuels anciens) ? Sous quelles formes et pourquoi oraliser le latin à ces époques-là ?

16h30-17h30 : Martine Furno et Smaranda Marculescu (IHRIM-ENS de Lyon), Atelier bibliographique

Mardi, 28 juin

10h00-12h00 : Sylvie Laigneau-Fontaine (Université de Bourgogne) et Virginie Leroux (EPHE, Paris) : Editer un poète de la Renaissance peu connu, enjeux et méthode
Virginie Leroux et Sylvie Laigneau-Fontaine ont entrepris d’éditer, traduire et commenter les Poemata de Théocrène (Benedetto Tagliacarne), Italien arrivé en France avec son protecteur Frederico Fregoso, puis devenu précepteur des enfants de François 1er. L’intervention présentera Théocrène, indiquera les raisons pour lesquelles cette édition a été envisagée et montrera, à partir d’exemples des Epigrammes, des Odes et des Elégies, les difficultés et les questions que posent la traduction et le commentaire ».

13h30-15h30 : Luigi-Alberto Sanchi (CNRS - Institut d'histoire du droit Jean Gaudemet), Une oeuvre fondatrice de l'humanisme juridique : les Annotations aux Pandectes (1508) de G. Budé
L'humanisme juridique a connu son heure de gloire dans la France du XVIe siècle, avec une pléiade d'auteurs aussi érudits qu'investis dans la vie et la pensée politiques. Après des prodromes dans l'Italie du Quattrocento, le point de départ de ce courant vital de la Renaissance est représenté par un ouvrage de Guillaume Budé (1468-1540), les Annotationes in XXIV Pandectarum libros, parues en 1508. L'atelier en propose la lecture et la traduction d'un extrait substantiel, précédées d'une présentation des enjeux de l'étude du droit à l'époque des humanistes.

16h00-17h45 : Marianne Reboul (IHRIM-ENS de Lyon) et Paul Gaillardon (IHRIM-CNRS), Atelier « Outils numériques »
Présentation d'outils d'analyse automatique du latin à partir des banques de données. Présentation d'un projet HN en cours de réalisation. 

Mercredi, 29 juin

09h30 – 11h30 : Frédéric de Buzon (Université de Strasbourg), Le(s) latin(s) de Descartes

11h45 – 12h30 : Pierre-François Moreau (IHRIM-ENS de Lyon), Le latin de Spinoza. Difficultés et ressources
Spinoza use d’un latin du XVIIe siècle alimenté par plusieurs sources (littérature classique, lexique scolastique, latin humaniste). Les difficultés de traduction viennent notamment des rapports entre langue courante et langue technique, ainsi qu’entre les divers champs où les termes font sens. Leur solution tient entre autres aux évolutions possibles de la langue d’arrivée et aux renvois entre traduction et annotation.

14h00 – 16h00 : Sarah Orsini (Université Grenoble-Alpes, laboratoire Litt&Arts), Les Carmina de Giovanni Pascoli
Dans cet atelier nous découvrirons des extraits des Carmina de Giovanni Pascoli (composés entre 1890 et 1912). L’entrainement à la traduction de ces poèmes néo-latins sera articulé avec la lecture des principaux modèles qui les ont inspirés. Nous travaillerons sur les techniques de réécriture adoptés dans ces textes, dans la continuité des poètes des siècles précédents (pastiche, continuation, transposition, développement, allusion). Nous utiliserons des outils numériques qui peuvent faciliter de telles analyses.

16h30-18h00 : Claire Giordanengo et Martine Furno, Enseigner/Apprendre la grammaire latine à la Renaissance et à l’Âge classique 
Présentation de plusieurs grammaires et dictionnaires latins du fond ancien de la Bibliothèque Diderot de Lyon. 

Jeudi, 30 juin

10h00– 12h00 : Martine Furno (Université Grenoble-Alpes), Le latin des partis religieux au XVIe siècle : présentation du contexte et de quelques traits du "latin des Réformés" à travers la De Fanini Fauentini morte de Francesco Negri.
Comme on a pu le montrer pour le français, il existe quelques traits particuliers essentiellement sémantiques, qui permettent la "connivence" entre lecteurs et scripteurs "évangéliques", aux temps où l'écrit ouvertement réformé est dangereux, mais aussi ensuite lorsque celui-ci peut devenir propagande. L'atelier présentera quelques attitudes et traits généraux du discours des deux partis, et se centrera ensuite sur des traits linguistiques "réformés" à travers un texte militant.

14h00-15h30 : Smaranda Marculescu (IHRIM-ENS de Lyon), Traduire du grec en latin au XVIsiècle : quelques exemples à partir de textes de Philon d’Alexandrie

16h00-18h00 : Martine Furno, Atelier d’ecdotique : transcrire et éditer des imprimés anciens, quelles problématiques ?

 Vendredi 1er juillet

09h00 – 11h00 : Mathieu Ferrand (Université de Grenoble-Alpes), Réinventer la comédie antique, ou l’imitatio comme exercice ludique
A partir de la lecture de deux extraits de Plaute et de quelques-unes de leurs réécritures néo-latines, il s’agira d’évoquer à la fois le travail concret du texte (les modalités de l’imitatio) et les effets de sens induits par de telles pratiques. Nous verrons ainsi que la réécriture n’est pas seulement un exercice savant et virtuose ; il s’agit d’un exercice ludique qui joue avec le texte, le public et ses attentes en un geste facétieux.

12h00-12h45 : Bilan de l’école et discussion finale