Cycle de conférence de Lyon 3 - 25 mars 2019

Le 25 mars 2019

14h
Salle d'Exposition de la Manufacture des Tabacs (sous la BU)

Lecture poétique avec Aya Mansour et Mazin Maamoori

Née en 1992, Aya Mansour, poétesse et journaliste, vit à Bagdad. Activiste démocrate et féministe très suivie sur les réseaux sociaux, ses deux recueils de poèmes غابة اصابع (Une forêt de doigts), ASP, 2014 et وحدها تغني (Seule elle chante), Dar Sutour, 2017, ont atteint les premières places des succès de librairies pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
« J’écris depuis l’enfance pour évacuer de ma tête vers le poème les cadavres, les larmes et les paysages de désolation. L’écriture est ma tentative pour sauver les morts, les ressusciter », affirme-t-elle.
Aya Mansour est régulièrement invitée dans des festivals, à des émissions au Moyen-Orient et au Maghreb pour lire ses poèmes. Ses textes ont dernièrement été mis en scène par Modjgan Hashemian en co-production avec l’Institut d’Art Contemporain de Bagdad, l’Académie des Arts et le Goethe Institut à Berlin. Cette lecture-performance dansée, In-visible, traite des expériences des femmes en détention dans la société irakienne et dans une prison berlinoise. Elle a été jouée pour la première fois en octobre 2016 à Berlin

Diplômé des Beaux-Arts de l’Université de Babylone, Mazin Mamoori est membre de l’Union irakienne des écrivains et de l’association Fine. Il a été récompensé pour son travail d’artiste en 2010 en Irak. Ses recueils de poésies ont pour titres Absolute Love (2011) ; Kazim Noir Golden Bough (2012) ; Secrets Objects (2014) et ) Why do the darkness in my room (2016).
Après l’arrivée de soldats sur sa terre irakienne, Mazin Mamoori tente de mettre en ordre le chaos quotidien. Son pays n’est plus reconnaissable et son existence bouleversée. Les liens familiaux volent en éclats, sa femme lui murmure : « Tu es un homme de couleur et un jour je te laverai ». Son rapport au monde est redéfini : « Ma présence en Irak signifie que je suis en conflit avec les autres ». À la recherche d’une nouvelle existence dont il essaie de comprendre les règles, l’auteur est happé par cette ville devenue un cimetière à ciel ouvert. Sa seule échappatoire est la poésie, qu’il entretient en suspendant le temps, entouré de ses amis. Ces moments de flottement ouvrent la voie de la résistance, du refus de laisser disparaître la force de vie.