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Paul
ROZIÉRE
Doctorant au LabEx COMOD de sept. 2019 à août 2022.
Représentant des doctorants et post-doctorants, attaché au LabEx COMOD au sein du Conseil de Laboratoire.>
Discipline(s) enseignée(s)
Thèse : La notion de « Félicité Publique » en Italie et ses réceptions dans l’Espagne de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
École doctorale : ED 487 (école doctorale de philosophie de Lyon)
Laboratoire : IHRIM - UMR 5317
Établissement : ENS de Lyon
Directeur de thèse : M. Pierre Girard (PU de philosophie italienne et d'histoire des idées)
Résumé : La notion de « Félicité Publique » a été théorisée pour la première fois au sein de l’économie politique italienne du XVIIIe siècle (notamment par Muratori et Genovesi). Elle renvoie à un bien-être de la population produit ‘par le haut’, c’est-à-dire par la famille royale et une administration technocrate qui cherche à contrôler la démographie, améliorer et canaliser l’agriculture, développer les routes et les transports, ou encore renforcer la sécurité dans les villes et campagnes. Tout ceci à pour but de permettre une production et un commerce florissant et in fine d’accroitre la puissance de l’Etat. Cette notion est étroitement liée à un contexte européen plus large. D’une part la notion ‘félicité publique’ est née d’une réception des théoriciens du Droit Naturel et des sciences camérales allemandes. D’autre part, cette notion a rayonnée, notamment en France, en Angleterre et en Espagne. C’est sur le cas des Lumières espagnoles que je propose de me pencher dans mes recherches. Les rapports entre les économistes italiens et l’administration espagnole ont été assez peu étudiés, contrairement au rapport entre l’Espagne et l’économie politique britannique (Adam Smith) ou les physiocrates français. Pourtant, la notion de « félicité publique » est souvent employée en Espagne, dans un sens qui semble très proche du celui des économistes italiens. Mais surtout, cette notion semble y avoir inspiré un ensemble de mesures économiques très concrètes, notamment au travers des Sociétés économiques des amis du Pays, des sociétés réparties dans chaque région d’Espagne ainsi que dans ses colonies, qui réunissaient des notables et acteurs de l’économie pour réfléchir a la façon d’orienter et d’améliorer les productions locales. Ces sociétés sont nées sous la houlette de Charles III, roi de Naples devenu roi d’Espagne en 1759, connaisseur des théoriciens italiens de la félicité publique, et qui a réformé Naples en s’appuyant sur ces théories. Je propose donc d’étudier la réception de cette notion de « félicité publique » dans différentes régions d’Espagne confrontées à des situations économiques hétérogènes. Cette circulation des idées sera notamment étudiée à la lumière des réformes et mesures économiques décidées par ces Sociétés des amis du pays. J’aimerais voir comment cette notion de « Félicité publique » s’est diversifiée et déformée en fonction des contextes locaux – contextes à la fois intellectuels et matériels.
Mots-clés : Lumières Espagnoles, Charles III, Félicité publique, Bonheur, Economie politique, XVIIIe siècle, Police, Etat, Despotisme Eclairé.