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Séminaire : "Actualité de René Thom"_29/03/2019

Le 29 mars 2019

15:00-17:00
888C – Bâtiment des Grands Moulins de Paris, 8e étage (à droite en sortant de l’ascenseur)
Université Paris Diderot, 16 Rue Marguerite Duras, 75013 Paris, France

 

Séminaire International

ACTUALITÉ DE RENÉ THOM à Paris et online:

PSYCHOPATHOLOGIE & SYSTÈMES DE LA COMPLEXITÉ


TABLE RONDE 3: Benoît Virole (Docteur en psychoapthologie - Docteur en sciences du langage) Jesus Mario Serna (Centre Recherches en Psychanalyse, Médecine et Société, Université Paris Diderot)


PLUS D'INFORMATIONS ET INSCRIPTION

 

Benoît Virole

Autisme(s) et Morphodynamique

La pensée autistique est caractérisée par une subversion de la distinction catégorielle entre le temps et l’espace. Les structures électives de l’autisme sont le cycle, capture de l’espace par le temps, et le graphe orienté, capture du temps par l’espace. Il ne s’agit ni du temps et de l’espace objectifs, mais du temps et de l’espace subjectifs, reconstruits dans l’ordre de la mentalisation. Car si le temps et l’espace sont bien des conditions a priori de la connaissance, ils sont tributaires d’une organisation psychique. Dans l’autisme, cette organisation psychique se voit construite de façon distincte avec la possibilité d’élaborations mentales complexes dans des référentiels où le temps est projeté sur l’espace et inversement. Cette subversion de la séparation entre le temps et l’espace rapproche la pensée autistique des conceptions physiques contemporaines. Pour la pensée autistique, les singularités morphologiques (contours de forme) et dynamiques (bifurcations de trajectoires) priment en essence sur la constituance des objets, leurs usages et leurs sens. Cette subversion n’est pas tant une altération ou une déficience du contact au réel mais il est un autre regard porté sur le réel. En étant dégagé des sémantismes et des pragmatismes usuels, le regard autistique est animé d’une épistémologie de la connaissance qui va au-delà des apparences pour rechercher des déterminismes sous-jacents.



Jesus-Mario Serna

La morphodynamique de la répétition dans la psyché à la lumière de la self-similarité

Comme point de départ pour favoriser une espace interdisciplinaire de dialogue, j’exposerai les arguments de ma recherche qui m’ont emmené à proposer que, d’un point de vue psychanalytique, la dynamique et les formes de la répétition dans la psyché peuvent être mieux comprises à la lumière de la self-similarité. Dans la clinique, pouvoir repérer des répétitions à des différentes échelles -qualité principale des objets fractales -, est d’une importance majeure pour comprendre des phénomènes tels que le transfert et les symptômes, et s’avère être un outil vital pour le travail de l’interprétation et de la perlaboration. Mais pour arriver à ces conclusions, il faut faire une révision épistémologique sur l’usage du déterminisme en psychanalyse, avec l’articulation de la théorie face au réel clinique. Ainsi, j’illustrerai ce que j’appelle « The Freudian leap… into complexity! » par la prise en compte des notions freudiennes qui imposent une logique qui se rapproche de ce que nous pouvons appeler, de nos jours, le champ des sciences de la complexité et des systèmes dynamiques non-linéaires. Une fois ces coordonnées dégagées, je revisiterai l’exemple classique du refoulement « à la Signorelli » pour identifier la self-similarité stochastique dans la forme des fragments phonémiques liés au contenu refoulé. Dans un deuxième temps, pour faire émerger une interaction constructive qui puisse trouver des points de rencontre entre différents domaines de la connaissance, je voudrais mettre sur la table le questionnement suivant : quels apports de René Thom pourraient-ils mieux rendre compte de l’intrication pulsionnelle, le basculement entre les pôles attracteurs Éros/liaison et Thanatos/déliaison, et les dimensions quantitatives et qualitatives qu’y sont à l’œuvre?