Vous êtes ici : Version française > Recherche > 3 axes de recherche > Axe 3 : l’Etat et les citoyens > SEMINAIRE MARXISME-PRAGMATIISME

SEMINAIRE MARXISME-PRAGMATISME

Marxisme et pragmatisme ont en commun de se former et se déterminer continument dans une continuation-appropriation et une critique de l’Idéalisme allemand (et de ses suites angloaméricaine : T.H. Green, F. Bradley, J. Royce, etc.) et d’avoir comme opérateur principal de la critique de la transcendance le paradigme de la pratique et de l’action. Il en ressort un certain voisinage théorique. On trouve par exemple de part et d’autre des critiques de la conscience, à la quelle James oppose l’expérience non-dualiste et la vie et à laquelle Marx substitue la sensibilité puis la production matérielle de la vie comme point de départ véritable de la philosophie ; diverses théories de la processualité du réel et des possibles, précisées dans la critique de la conception idéaliste de la totalité et de l’absolu : par exemple, le « monde en train de se faire » chez James, les possibles réels chez Bloch ; la problématique de la connaissance comme transformation du monde, articulée à la critique de l’abstraction des dualismes de la connaissance et de l’action ou de la théorie et de la pratique, dont on rencontre l’efficacité depuis les théories de la signification (dès celle de Peirce, pour le pragmatisme) jusqu’à la critique de la division du travail manuel et intellectuel.

Si les voisinages du marxisme et du pragmatisme sont aujourd’hui envisagés en philosophie sociale et politique (sur les thèmes de la démocratie, du libéralisme, du socialisme, etc.), il semble qu’une recherche prenant pour point de départ l’hypothèse d’une filiation et d’un horizon communs plus larges ait été durablement condamnée par la difficile reconnaissance réciproque, qui s’exprime notamment dans les critiques abondantes adressées par les marxistes au pragmatisme, le traitant souvent, sur des questions comme celles de la vérité, l’expérience, la processualité, etc., comme un dérivé de l’empirisme, lui-même apparemment relégué de long terme par l’idéalisme allemand.

Le séminaire fait donc l’hypothèse de voisinages divers des deux théories, d’autant plus intéressants qu’on ne les confond pas avec des ressemblances : voisinages dans la différence, parfois dans l’opposition. Sur cette hypothèse peut s’élargir l’intérêt s’exprimant aujourd’hui pour ces deux courants. Situées dans cet horizon général, des études sur le marxisme, sur le pragmatisme ou envisageant leur comparaison pourront peut-être jeter sur l’ensemble une lumière nouvelle.

PROGRAMME

 

  • Première séance - Emmanuel Renault (Université Paris Nanterre): "Le travail et ses problèmes. Biologie, sociologie et politique chez John Dewey"
23 janvier à 18h

  • Deuxième séance - Guillaume Lejeune (Université de Liège), "Peut-on changer de dynamique sociétale? L'influence de Darwin sur la philosophie sociale
    (Marx, Dewey, Bosanquet, Kropotkine)",
20 Février à 18h

  • Troisième séance - Matthieu Renault (Université Paris 8), ""Marxisme et/ou pragmatisme : Richard Wright et la question noire aux États-Unis"
20 Mars à 18h

  • Quatrième séance - Alix Bouffard (Université de Strasbourg), "Dewey et Lukács : le social comme processus"
17 avril à 18h

  • Cinquième séance - Annonce prochaine.
22 mai à 18h

  • Sixième séance - Annonce prochaine.
19 juin à 18h