FELiCiTE - SÉMINAIRE DE TRADUCTOLOGIE FÉMINISTE - 27/11/2019

Le 27 novembre 2019

09h-12h / 14h-16h
ENS de Lyon, salle D4.260 (site Descartes, bâtiment 4, 2ème étage)


Séminaire de traductologie féministe : « Les traductions de Our Bodies, Ourselves »

 

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Programme détaillé

Matin | Séminaire de traductologie féministe - 9h-12h

Intervenante ▾ Nesrine Bessaih « Les traductions de Our Bodies, Ourselves », doctorante de l’université d’Ottawa et diplômée de l’École de traduction et d’interprétation.
Nesrine Bessaih nous parlera des traductions et adaptations françaises du classique féministe Our Bodies, Ourselves publié aux États-Unis en 1971. Vous pouvez lire un article qu'elle a co-écrit sur le sujet, avec Anna Bogic, avant la séance : « Nous les femmes de 1970 à 2017 à travers les traductions et adaptations de Our Bodies, Ourselves en français ».

Nesrine Bessaih est anthropologue et traductrice spécialisée dans le domaine de la justice reproductive, un domaine en émergence à la jonction de la justice sociale, du droit à la santé et de la santé sexuelle et reproductive. Elle s’implique depuis 20 ans pour la justice sociale et a travaillé dans des regroupements féministes québécois pendant plus de 10 ans. Elle est présidente de la Fédération du Québec pour le planning des naissances. Elle a coordonné la traduction et l’adaptation de l’ouvrage collectif Corps Accord : Guide de sexualité positive (Éditions remue-ménage, 2019).

Son résumé : « Ma présentation s’intéresse aux négociations, entre deux postures d’écriture féministe et inclusive, qui prennent place autour de la traduction et de l’adaptation d’un texte dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. Au Québec, la théorie de l’intersectionnalité (Crenshaw 1989) se propage dans les milieux universitaires mais se concrétise peu dans la pratique des groupes de femmes (Maillé 2014). Le mouvement des femmes québécois connait ainsi un ensemble de tensions. Les femmes les plus marginalisées (trans, lesbiennes, racisées, autochtones, en situation de handicap, etc.) rencontrent des difficultés à y faire leur place et à y mettre en valeur les enjeux qui les touche plus particulièrement. Parmi les tensions qui traversent ce mouvement, on peut relever l’éclatement de la notion de genre portée principalement par des personnes se revendiquant de la diversité sexuelle (personnes trans, non-binaires). Ces changements se manifestent, entre autres, dans l’écriture à travers un renouvellement de la pratique de l’écriture inclusive qui avait été jusqu’ici définie comme une écriture visant à rendre le féminin visible. Dans ce contexte, la CORPS féministe (une collective de militantes pour la santé des femmes) adopte une posture intersectionnelle afin de traduire et d’adapter Our Bodies Ourselves (2011), un ouvrage de référence dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. Autrement dit, ces militantes abordent la tradaptation en tenant compte de la diversité des femmes qui vivent au Québec et des rapports de pouvoirs inégaux qu’elles entretiennent. J’utilise l’ethnographie et la critique génétique (Fenoglio et Chanquoy 2007, Lavieri 2015) comme méthodologie de recherche pour répondre à la question : Quels effets la coexistence de ces deux courants d’écriture inclusive a-t-elle sur le processus d’élaboration du livre et de sa rédaction ainsi que sur les choix terminologiques réalisés par la CORPS féministe ? »

Discutante ▾ Héloïse Thomas, coorganisatrice de FELiCiTE et doctorante en Études américaines & Études queer, agrégée en Études Anglophones, rattachée au laboratoire CLIMAS (EA 4196), elle donne des cours d’histoire littéraire, littérature comparée et de traduction à l’université de Lyon 3. Sa thèse porte sur “Archives, Empire, Apocalypse : représentation de l’apocalypse dans la littérature nord-américaine du 21e siècle” et elle axe son travail sur les études de genre, les études post-coloniales, littérature et multilinguisme.
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Après midi | Atelier de traductologie féministe - 14h-16h

Traductrice : Bethsabée Maire présentera sa traduction d’un extrait de The Making of Our bodies, Ourselves de Kathy Davis qui raconte l’histoire de la création du collectif de femmes qui a rédigé la première édition de OBOS. Relectrices pour la séance : Elise Fandos, Marion Ricaud.

Ouvrage passionnant qui éclaire les modalités et le contexte d’écriture de Our bodies, Ourselves dans un pays et une époque (70 ‘s) agités par un vent de contestation populaire : mouvements des femmes, pour les droits civiques, contre la guerre au Vietnam, révolution sexuelle, etc. Ce texte rassemble des témoignages qui dépeignent bien la force de l’énergie collective, l’histoire d’un mouvement militant, ainsi que les répercussions sociétales concrètes de l’ouvrage OBOS dans la vie des femmes états-uniennes, la gynécologie, la reconnaissance des infirmières, sage-femmes et la promotion des femmes médecins.

En vue de l'atelier vous pouvez télécharger le texte original et sa traduction par Bethsabée Maire, ici :

https://felicite.hypotheses.org/files/2019/11/introduction-TheMakingOfOurBodiesOurselves-01.pdf
https://felicite.hypotheses.org/files/2019/11/AtelierTradFELiCiTE-27-11-2019-B_Maire.pdf

Animation de l’atelier : Samantha Saïdi et Heloïse Thomas

 

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Ce séminaire est organisé par le projet FÉLICITÉ, dans le cadre de l'axe de recherche "Genre et politique" du LabEx COMOD.