Publié le 18 octobre 2018 | Mis à jour le 18 octobre 2018

Un parti en quête de relais

L’établissement des liens entre le Parti socialiste et les organisations étudiantes (1969-1986)

n° 97 de la revue Genèses
Date de publication : 04/2014

Extrait :

L’entrée en politique d’anciens leaders d’organisations étudiantes, passés par le Parti socialiste (PS), n’étonne guère de nos jours. Les parcours récents de Bruno Julliard, Razzy Hammadi et Pouria Amirshahi illustrent bien ce propos. Avant de se faire élire sous l’étiquette socialiste, ils ont été dirigeants de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) pour le premier, du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) pour le second et de l’UNEF Indépendante et démocratique (UNEF-ID) et de la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF) pour le troisième. Ces conversions d’expérience militante en professionnalisation politique sont rendues possibles par la proximité de ces différentes organisations avec le PS. Elles baignent dans le milieu partisan socialiste, défini par Frédéric Sawicki comme « l’ensemble des relations consolidées entre des groupes dont les membres n’ont pas forcément comme finalité principale de participer à la construction du parti quoiqu’ils y contribuent en fait par leurs activités » (Sawicki 1997 : 24). Pourtant, ce qui apparaît aujourd’hui comme une évidence ne faisait pas sens dans les années 1960. Le MJS n’existait pas encore en tant que tel et les leaders de l’UNEF et de la MNEF militaient à l’Union des étudiants communistes (UEC) ou au Parti socialiste unifié (PSU) plutôt qu’à la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO) (Matonti et Pudal 2008). Ce bref détour historique invite à s’interroger sur l’émergence et la formalisation des liens entre le PS et ces organisations étudiantes.

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  • Éditeur
    Belin
  • Auteur(s)
    Camilo Argibay