FELiCiTE - SÉMINAIRE DE TRADUCTOLOGIE FÉMINISTE - 18 mars 2022
Le 18 mars 2022
En visioconférence et en présentiel à l’ENS de Lyon, site Descartes salle D4.260
de 14h à 16h
Annabel Kim : Le Chantier littéraire, de Monique Wittig
Discussion : Héloïse Thomas et Yannick Chevalier
Annabel Kim est professeure associée des langues et littératures romanes à l’Université de Harvard. Spécialiste de la littérature française des XXe et XXIe siècles, Kim est l’auteure de deux livres : Unbecoming Language: Anti-Identitarian French Feminist Fictions (Ohio State UP, 2018) et Cacaphonies: The Excremental Canon (University of Minnesota Press, 2022). Elle a également publié sur des auteurs contemporains tels que Marie Darrieussecq, Anne Garréta, Daniel Pennac, et Leïla Slimani dans PMLA, French Studies, diacritics, L’Esprit Créateur, Revue critique de fixxion française contemporaine, SITES: Contemporary French and Francophone Studies ainsi que dans des revues plus publiques telles que Public Books et AOC [Analyse Opinion Critique].
Le Chantier littéraire de Monique Wittig est un texte absolument fondamental pour la compréhension de son œuvre et littéraire et politique : c’est un texte qui est même plus important d’une certaine façon que La pensée straight, ouvrage essentiel de la théorie féministe. Mais ce texte clé reste très peu connu, surtout à un public non-francophone qui n’aurait pas moyen d’accéder aux idées contenues là-dedans sans traduction. Mais traduire Wittig est un projet difficile qui pose beaucoup de difficultés à cause de la façon très pointilleuse dont Wittig travaille et retravaille le langage : sa sensibilité langagière est sans pareil. Un écueil inévitable est le choix que la traductrice doit faire entre la fidélité au style et à la voix de Wittig, d’un côté, et la clarté et la communication de ses concepts, de l’autre. Dans cet atelier, nous entrerons dans le chantier de traduction pour faire face au Chantier littéraire et discuter de diverses façons possibles de traduire cette œuvre et de ce que chaque choix coûte à l’intégrité du texte et à sa réception.
Vanina Mozziconacci Agrégée et maîtresse de conférences en philosophie à l’université Paul Valéry Montpellier 3. Sa thèse porte sur les théorisations féministes de l’éducation.
Samantha Saïdi Ingénieure d’étude au laboratoire Triangle UMR 5206 en tant que traductrice et éditrice en humanités numériques. Elle a été résidente de la Fabrique des humanités (ATLAS) et a traduit des textes de Michael P. Johnson, de Silke Bothfeld ainsi que différents matériaux sur l’histoire des luttes LGBT+ (articles, sous-titres de documentaires, etc.). Elle traduit actuellement un ouvrage de Claire Renzetti sur les violences conjugales.
Noémie Grunenwald Noémie Grunenwald est traductrice (Julia Serano, bell hooks, Minnie Bruce Pratt, Sara Ahmed, Laboria Cuboniks...), éditrice (chez Hystériques & AssociéEs) et étudiante à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Ses recherches, dirigées par Régis Schlagdenhauffen, portent sur l’engagement féministe dans les pratiques de traduction.
Héloïse Thomas Doctorante et agrégée en Études Anglophones, rattachée au laboratoire CLIMAS (Cultures et Littératures des Mondes Anglophones EA 4196), elle donne des cours d’histoire littéraire, littérature comparée et de traduction à l’université de Bordeaux Montaigne (L1/L2 LEA et LLCE). Elle travaille à une thèse sur "Archives, Empire, Apocalypse : représentation de l’apocalypse dans la littérature nord-américaine du 21e siècle" et axe son travail sur les études de genre, les études post-coloniales, littérature et multilinguisme. Elle a donné de nombreuses communications et publications sur l’historiographie féministe, les femmes des marges dans la littérature.