Vous êtes ici : Version française > Recherche > Programmes blanc > L’autorité de la pensée féminine à l’époque moderne

L’autorité de la pensée féminine à l’époque moderne

Présentation projet

 

Ce programme de recherche sur deux ans vise à fédérer les recherches de plusieurs chercheurs en littérature, philosophie et histoire du livre de Lyon 3, Lyon 2 et de l’ENS autour de la question de l’autorité des femmes dans le monde des productions intellectuelles aux XVIe-XVIIe siècle : autorité prise par les femmes, aussi bien que reconnue ou déniée aux femmes.

La participation des femmes à la construction des différentes facettes de la modernité (scientifique, philosophique, esthétique…) est forte, mais elle a souvent été recouverte par des discours de dénégation ou de raillerie. Le programme entend mettre en évidence plusieurs facettes de leur rôle effectif, dans l’histoire des idées philosophiques, celle des formes littéraires, ainsi que dans le monde du livre et de la librairie. L’originalité de l’approche est ainsi d’allier une étude des idées et des formes, avec celle de leur lieu concret d’énonciation et de diffusion : la publication manuscrite ou imprimée et les stratégies auctoriales des femmes, dont on aura à s’interroger sur les spécificités.

Ces questions seront étudiées à partir:
- d’un cas paradigmatique qui sera l’objet d’un colloque : celui de Marie de Gournay ;
- de deux enquêtes historiographiques : l’une autour des archives touchant à Louise Labé, avec la mise en place d’une base de données, l’autre autour de la construction au XVIIe et au XIXe siècle du phénomène de la préciosité ;
- et enfin d’un séminaire sur deux ans portant sur le rapport des femmes à la publication manuscrite et imprimée.

Durant toutes les étapes de cette enquête, on ne présumera pas d’une identité de ce que l’on désigne par « femme », mais on s’intéressera au contraire à la manière dont cette forme de désignation des individus ou des groupes est construite et maniée, par celles (voire ceux) qui les endossent comme de l’extérieur. L’ouverture de l’enquête aux professionnelles de l’imprimerie et de la librairie permettra de confronter les modalités de ces opérations de désignation dans des espaces sociaux hétérogènes.

ARCHIVES