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Un siècle d’études et d’éditions catheriniennes en aire francophone

Présentation du projet

Resté longtemps en friche, le chantier des études sur Catherine de Sienne (1347-1380) s’est trouvé redynamisé depuis les années ’80, d’abord en Italie, à Sienne et à Rome, puis à l’étranger, en particulier aux États Unis, en Angleterre et en Allemagne. Ainsi les études catheriniennes ont-elles progressivement investi différents domaines de recherche tels que l’histoire de la vie religieuse au XIVe (le rôle des laïcs et des femmes, le prophétisme féminin durant le Grand Schisme d’Occident), l’écriture religieuse féminine, ses sources littéraires et ses rapports avec le langage du corps, mais aussi l’iconographie et la circulation des textes comme outils de diffusion du culte dans les campagnes hagiographiques. Mais curieusement, ce regain d’intérêt n’a pas connu le même succès en France où les travaux pourtant pionniers menés par Robert Fawtier dès 1914 n’ont guère trouvé d’écho jusqu’à une époque toute récente. Ce décalage se reflète aussi bien dans le domaine éditorial que dans celui de la recherche scientifique. Jusqu’à l’année dernière, les œuvres complètes de Catherine, et en particulier ses lettres, n’étaient disponibles que dans des traductions désormais désuètes du XIXe s. Dans le domaine de la recherche, aucun ouvrage à rayonnement international n’avait été publié en France sur Catherine jusqu’à la monographie d’André Vauchez parue en 2016. Excepté le colloque tenu à Avignon en 1990, aucune rencontre scientifique n’a été organisée sur cette question dans notre pays. L’aboutissement en 2017 du projet éditorial mené par le Cerf depuis 1988 met désormais à la disposition du public francophones aussi bien les œuvres complètes de Catherine que l’essai de référence d’André Vauchez. Cet ouvrage qui a déjà fait l’objet d’une Journée d’Étude organisée en juin 2016 à l’UBP (en collaboration entre le CHEC, l’IHRIM et le CÉLIS), est désormais traduit en plusieurs langues. Une telle dynamique entre en résonnance avec le projet italien d’édition critique des lettres de Catherine, relancé en 2014 par l’ISIME (Istituto Storico Italiano per il Medio Evo) dont l’IHRIM-Clermont est partenaire depuis 2016. C’est dans ce cadre que se tiendra à Rome, en juin 2018, un colloque sur les traductions des lettres de Catherine de Sienne, leur circulation et leur diffusion internationales. Après les ouvrages collectifs publiés en 2012 et en 2013 en collaboration entre universités américaines (New-York, Harward), anglaise (Bristol) et allemande (Constance), un colloque concernant l’aire francophone permettrait de compléter ce panorama des études catheriniennes. En dressant un bilan des rendez-vous manqués au XXe s. et des perspectives qui s’offrent à l’orée du XXIe s., ce colloque devrait donner davantage de visibilité à ce sujet, qui est entré de plain pied dans le domaine scientifique il y a un siècle grâce aux travaux de Robert Fawtier, mais qui reste encore peu exploré et mal articulé dans l’aire francophone.

Chef de projet: Sonia PORZI
Projet soutenu dans le cadre de l'Axe II du LabEx COMOD